Guam - Cebu 30.05.2010
Guam est une ile stratégique pour les américains. Elle fût une base militaire importante pendant la guerre. Aujourd’hui, malgré une forte présence militaire toujours visible, cette ile charmante est devenue un lieu de vacances prisé par les japonais et les koréens qui viennent s’y ressourcer et profiter des plages qui entourrent l’ile. Notre séjour se passe sous le soleil. Malheureusement nous sommes coincés dans nos chambres à préparer la suite du voyage. Une visite à l’aéroport s’impose pour y faire le plein des avions. Cela va nous prendre 3 heures… Dans cette région du monde, l’AVGAS (essence avion) est toujours livrée dans des fûts de 200 litres et il faut les vider avec une pompe qui donne le meilleur d’elle même. 10 heures avant notre décollage (prévu à 06h00 heure locale), nous n’avons toujours pas reçu notre permis de vol pour les Philippines. C’est frustrant car les demandes ont été faites il y a bien longtemps. Apparemment, les documents doivent passer par plusieurs bureaux puis être approuvés et signés par différentes personnes de l’aviation civile. Patience, dites-vous ?
Finalement, c’est juste quelques minutes avant de se retrouver dans les bras de Morphée que nous recevons la bonne nouvelle : HB-WYA et HB-WYB sont autorisés à survoler et à atterrir aux Philippines ! On pourra ainsi bien profiter des quelques heures de sommeil avant de quitter l’hotel vers 04h30. L’équipe de Freedom Air (notre agent d’assistance) est efficace et 3 membres du personnel se sont levés aux aurores pour nous aider à préparer notre départ. 05h50, c’est le décollage et nous mettons un cap direction ouest pour rejoindre le point de sortie (N13°00.0 E140°00.0). Rapidement nous constatons que les alizés (qui nous avaient accompagné jusqu’à maintenant) nous quittent pour laisser place à un vent contraire qui ralentit notre progression…
Voilà 10 jours que nous survolons le Pacifique avec son ocean qui se plisse à souhait en fonction des vagues. L’humain est ainsi fait qu’il s’adapte vite à sa nouvelle situation. Nous essayons de ne pas trop penser à une panne.. mais l’immensité et l’étendue de ces eaux demandent au respect. En regardant l’océan, je pense à ces aviateurs qui, il y a moins d’un siècle, effectuaient les premiers vols sur le Pacifique. Ils étaient de vrais pionniers comme Amélia Earhart (femme pilote très connue) qui ne fût jamais retrouvée alors qu’elle essayait de traverser le Pacifique à bord de son Lockheed 10 Electra.
Aujourd’hui, nous avons quelques difficultés à transmettre notre position. Ce sont les avions de ligne (qui volent paisiblement quelques 10'000 mètres au-dessus de nos têtes) qui feront le relais avec le centre de contrôle. La météo est agréable. De nombreux petits nuages sont présents le long de notre route, nous les évitons avec douceur et les saluons au passage. Ils sont nos compagnons de voyage. Après 12 heures de vol, les côtes philipppines sont en vue et nous passons sous couverture radar. La communication radio est meilleure et les contrôleurs nous guident sur l’aéroport de Lapu-Lapu, c’est le nom que porte l’aéroport de Cebu, notre destination d’aujourd’hui. A peine les roues touchent le sol que nous ressentons la chaleur et l’humidité s’engouffrer dans la carlingue des avions. Il fait 35°C à l’hombre et l’eau que nous avons bu pendant le vol décide très rapidement de quitter notre corps par les pores de la peau.
Vivement la douche ce soir…
Francisco